Tout ce qui brille n’est pas de l’or
L’abeille butine les fleurs avec sa trompe stockant le précieux nectar où le miellat dans son jabot, (également appelé « estomac à miel ») qui n’est pas digéré. De retour à la ruche, elle régurgite le nectar directement dans le jabot d’une autre abeille qui va le faire mûrir et le transformer en miel pour le stocker dans les alvéoles de la ruche. Par ailleurs, l’abeille collecte dans les fleurs du pollen qu’elle amasse en petites pelotes accrochées à ses pattes qu’elle stockera dans la ruche. Lors du dépôt dans les alvéoles de la ruche ou autres habitations de l’abeille, le pollen très volatile se retrouve dans le miel. De nos jours, on voit ici et là des certificats d’analyse pollinique provenant de laboratoires certifiés ou non, prouvant l’authenticité d’un miel, fleurir un peu partout. Le miel est généralement envoyé en laboratoire par certains commerçants de miel (les apiculteurs le font rarement, car ils connaissent les endroits où ont butiné leurs abeilles).
Les laboratoires proposent une analyse pollinique (18 à 50 € selon les laboratoires) qui comprend, cinq paramètres de qualité de consommation :
– Humidité et HMF (hydroxyméthylfurfural) : toxine présente dans le miel naturellement à faible dose qui augmente lorsqu’il est chauffé ou très vieux
– conductivité électrique
– pH
– coloration PFUND (mesure de la couleur du miel)
– analyse pollinique qualitative.
Malheureusement, cette analyse ne pourra en aucune manière vous donner la composition totale du miel, elle vous donnera simplement la quantité de pollen présent dans le miel qui provenait soit du nectar récolté, soit du pollen récolté. Les résultats sont une donnée qualitative basée sur le pollen. Dans le cas du miel de miellat, il ne contient pas de pollen à l’état natif, L’analyse pollinique a donc peu d’intérêt dans ce cas précis.
Exemple significatif : Un miel de lavande en analyse pollinique, dans certains cas, aura 90 % de pollen de châtaignier sans que le miel de lavande contienne la moindre goutte de nectar de châtaignier.
Dans ce cas typique d’analyse pollinique, comment l’appelle-t-on, miel de lavande ou de châtaignier ? Nous l’appellerons miel de lavande !
Pollen de châtaignier
Un peu d’histoire
Les premières analyses comme l’ont fait les laboratoires de France, datant de 1964 par Mr Gonnet, Mr Lavie et Mr Louveaux publiées dans l’annale de l’abeille de Montfavet en 1964 vol 7. Les analyses à cette époque se sont déroulées sur 2 ans et devaient permettre de comprendre la modification de divers constituants du miel au changement de température qui a permis de conclure qu’un miel à une température ordinaire de 14° se dégradait moins vite lors du vieillissement. Néanmoins, pour profiter au maximum des bienfaits d’un miel, il est préférable de le consommer dans les 6 mois suivant son ouverture. La base de ce genre d’analyse, est de démontrer le vieillissement d’un miel lors de sa conservation. Finalement, il serait judicieux que certains laboratoires, experts en matière d’analyse de miel, précisent sur les résultats, qu’un échantillon de miel analysé, ne vaut que pour la conservation, le vieillissement, l’appellation, mais ne peut certifier que c’est du miel d’abeille à 100%, comme on a pu le voir par le passé.
Discussion et avis :
Tout d’abord, elle donne une base qualitative sur des miels spécifiques et un plus marketing, qui rassurera le consommateur. Mais surtout, pour connaître réellement la qualité et surtout la composition d’un miel, l’analyse coûte entre trois cent euros et quatre cent euros (selon les laboratoires) voir plus de milles euros, ce qui explique souvent pourquoi les commerçants renâclent à la faire. De fait, une analyse basic pollenique ne vaut que ce qu’elle vaut. Pour conclure, je dirais que le consommateur peut directement prendre son miel chez un apiculteur sérieux, passionné et proche de ses ruches. Il pourra découvrir l’apiculture, se renseigner, même visiter des ruches seul ou en famille.
Qui sait, peut-être deviendra-t-il lui-même ou elle-même un(e) apiculteur(rice) !
Nota : une analyse de miel ne vaut ce qu’elle vaut, privilégier l’achat en circuit court sans intermédaire.
Bibliographies scientifiques
- Mr Gonnet, Mr Lavie et Mr Louveaux publiées dans l’annale de l’abeille de Montfavet en 1964 vol 7.
- Miel industriel le gros enfumage https://youtu.be/gVECGSBrX7M?feature=shared
- Un tiers du miel vendu dans l’UE est frelaté – EURACTIV.fr
- Directive (Miel) 2001/110/CE du conseil : https://urlz.fr/fxJN
- Des pesticides néfastes aux abeilles présents dans 75 % du miel (ouest-france.fr)
- Karabournioti, S., Zervalaki, P.
The effect of heating on honey
HMF and invertase Apiacta,
White, J.W. The role of HMF and
diastase assays in honey quality evaluation. Bee World. - White, J.W. JR, Kushnir,I., Subers,
M.H. Effect of storage and processing temperatures on honey quality.
Food Technology.