Fabrication de cire naturelle
Ce sont les glandes cirières, situées sur la partie interne de l’abdomen (sternites) des abeilles ouvrières, qui sécrètent de la cire. La production dépend de leur âge. En effet, elle est maximale à partir du douzième jour de vie. Elle diminue à partir du dix-huitième ou dix-neuvième jour et dans certaines conditions, la colonie peut produire jusqu’en fin de vie. Ainsi, l’abeille ouvrière malaxe les écailles de cire avec ses mandibules en y incorporant un solvant d’origine salivaire, afin de faciliter la construction des rayons et l’operculation des alvéoles pleines de miel. De ce fait, la production de la cire est dépendante de la quantité de nectar récolté, d’un nombre suffisant d’abeilles ouvrières (âgées de douze à dix-huit jours) et de la température optimale de la ruche. En outre, l’environnement et la nourriture de l’abeille ont une incidence capitale sur la qualité et les vertus de la cire.
Nota : en cas d’absence de nectar et de miellat, de chute brutale des températures, d’essaimage, les abeilles peuvent construire des alvéoles et operculer celles des larves à partir de la cire des rayons déjà construits.
Composants et propriétés physiques de la cire :
Chimiquement très stable, la cire a une coloration qui se modifie en vieillissant dans la ruche au contact de diverses substances (propolis, gelée royale, larves) dans les alvéoles des cadres. La cire devient terne rapidement pour devenir très tard quasiment noire. La réduction de la taille des cellules est due aux cadres avec bâtisse de plaque de cire industrielle, contraignant l’apiculteur à les changer tous les deux ans.
- Structure lipidique à dominante d’hydrocarbures saturés (13 à 14 %) ;
- Mono-esters (35 %), di-esters (14 %), tri-esters (3 %) ;
- Acide hydroxypalmitique (14 %), des alcools (1 %) ;
- Pigments issus principalement du pollen et de la propolis, (2 à 3 %), mais aussi des substances provenant du couvain ;
- Insoluble dans l’eau ;
- Résiste à l’hydrolyse, aux enzymes et aux acides ;
- De 35 à 40 °C, elle est malléable. Solide à 20 °C, elle est cassante en dessous de 18 °C ;
- La composition de la cire d’abeille pouvant se modifier, le point de fusion varie entre 61 et 65 °C ;
- Densité de 0,96 (flotte sur l’eau).
Nota : La cire est composée de plus de trois-cents substances différentes, dont 6 % sont non identifiées.
Extraction :
Différentes méthodes existent, donnant des résultats différents :
- Extraction par cérificateur solaire écologique. Il permet d’obtenir de la cire fondue de bonne qualité, notamment chez les petits producteurs ;
- Cérificateur à vapeur. Il est utilisé précisément dans les exploitations professionnelles ;
- Cérificateur électrique direct. Très énergivore, il présente cependant quelques avantages. Parfois utilisé par les apiculteurs et dans l’industrie.
Conservation et usage familial :
- À l’air sec, entre 15 et 25 °C, éventuellement au frigo si la température extérieure le nécessite. Cela empêchera d’avoir des filaments (ressemblant à du coton) dus à la fausse teigne ;
- À l’abri de la lumière ;
- Cire d’opercule (jaune clair à blanchâtre) pour la réalisation de soins bien-être ou d’autres produits de consommation.
Nota : les microplastiques de nourrissement de sirop se retrouvant dans la cire, il est prudent de s’informer auprès de l’apiculteur si les abeilles ont été nourries avec des sachets de sirop de sucre pendant l’hiver.
L’apiculteur :
Au même titre que le miel, la cire naturelle d’abeille est un produit de la ruche à part entière, qui doit être produit, conditionné et stocké par l’apiculteur avec rigueur. Ne pas utiliser de cire chinoise chimique ou de cire n’ayant aucune traçabilité (voir article cire naturelle).
Bibliographies scientifiques :
- Une procédure d’extraction optimisée pour déterminer les résidus d’acaricides dans les feuilles de fondation de cire d’abeille à l’aide de la chromatographie en phase gazeuse et de la spectrométrie de masse. María Jesús Nozal, Edgar Imaz, José Luis Bernal, José Luis Nieto, Mariano Higes et José Bernal,
- Les microplastiques incorporés par les abeilles à partir des aliments sont transférés au miel, à la cire et aux larves. Andrea Marina Alma, Grecia Stefanía de Groot , Micaela Buteler.
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L’ingestion de polystyrène microplastique favorise la sensibilité des abeilles aux infections virales.
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Toxicité aiguë des fibres microplastiques pour les abeilles et effets sur le comportement de recherche de nourriture.
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L’exposition chronique aux fragments de microplastiques de polystyrène n’a aucun effet sur la survie des abeilles domestiques, mais réduit le taux d’alimentation et le poids corporel.